Françoise Niel Aubin

Mots-clés : POLITIQUES, DESAMOUR DES POLITIQUES.

• CONSEILS DU CŒUR A CEUX QUI FONT DE LA POLITIQUE...
  
  Les politiciens font souvent de nombreuses promesses pour s’attirer l’estime et le soutien des électeurs. « Je ferai ceci, je ferai cela, vous allez voir. » Mais s’ils veulent qu’on les aime et les estime, il est plus important é mon avis, qu’ils soient honnêtes et expriment sincèrement leurs convictions.
  
  Si nos paroles changent au gré des circonstances, les gens s’en rendent compte et s’en souviennent. « Un il a dit ceci, et maintenant il dit cela. Où est la vérité ? » La franchise est une qualité essentielle. De nos jours en particulier, alors que les médias sont à l’affût de tout ce que disent ou font les gens connus, il est encore plus important que dans le passé de s’en tenir à ses convictions sincères et de les exprimer, quelles que soient les circonstances. Si nous parlons toujours avec franchise, ceux qui aiment nos idées l’apprécieront et se rallieront à nous. Si au contraire nous nous conduisons en opportuniste, si nous faisons toutes sortes de promesses devant les médias et que, une fois élu, nous n’attachons plus aucune importance à ce que nous avons dit, c’est un mauvais calcul. Non seulement ce n’est pas moral, mais sur un plan purement pratique, c’est stupide. À la prochaine élection, cela se retournera contre nous. À quoi bon se donner tant de peine si c’est pour n’obtenir qu’un seul mandat ?
  
  Une fois qu’on se trouve au pouvoir, on doit être particulièrement attentif à ce qu’on fait, mais aussi à ce qu’on pense. Quand on est président, ministre ou un autre personnage puissant, on est escorté, honoré, entouré de toutes sortes d’attentions, notre influence est grande. C’est alors qu’on doit être le plus conscient de ses pensées et de ses motivations, si l’on ne veut pas perdre le sens de sa mission véritable. Plus on a de gardes du corps autour de soi, plus on doit soi-même monter la garde auprès de son esprit.
  
  Certains, avant d’être élus, ont une intention parfaitement pure. Mais une fois en poste, ils deviennent imbus d’eux-mêmes et oublient totalement le but qu’ils s’étaient fixé. Ils se perçoivent comme des êtres bons, protégeant leurs électeurs, jouant un rôle indispensable. Ils pensent qu’en contrepartie ils peuvent se permettre certains caprices et faire ce qu’ils veulent, sans que personne n’y trouve à redire. Même s’ils commettent des actes répréhensibles, ils se disent que ce n’est pas grave, au regard du dévouement avec le quel ils remplissent leur tâche. Ils se laissent alors facilement corrompre.
  
  Quand nous avons la force et le pouvoir, soyons doublement vigilant.
  
  De nos jours, les gens ont peu confiance dans les politiciens. C’est triste. Ils disent que la politique est « sale ». En fait, elle n’a rien de sale en soi. Ce sont les hommes qui la rendent ainsi. De même, on ne peut pas dire que la religion est mauvaise par nature, mais certains religieux corrompus la dénaturent en abusant de la foi des autres. La politique devient sale quand les politiciens ne se conduisent pas moralement. Tout le monde y perd, car les hommes politiques sont indispensables. Dans les démocraties en particulier, il est essentiel d’avoir une pluralité de partis, certains au pouvoir et d’autres dans l’opposition, et donc des hommes et des partis politiques dignes de respect.
  
  Au passage, il est juste de remarquer, à la décharge des politiciens, que ceux-ci émanent d’une société. Si dans cette société on ne pense qu’à l’argent et au pouvoir, sans se préoccuper de morale, on ne doit pas s’étonner que les politiciens y soient corrompus, ni rendre ceux-ci entièrement responsables d’une telle situation.
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  Dalai Lama